La presse en parle : 250425 Artcile NEOTECH CNRTEC la finance carbone

    CNRTEC, quand la finance carbone devient un moteur d’innovation

     29 Avr 2025 | InnovationNewshttps://neotech.nc/

    Il faisait gris sur Nouméa ce vendredi 25 avril mais à la Station N, c’était plutôt ambiance énergies renouvelables et futur positif ! Le CNRTEC organisait son deuxième retour d’expérience (REX) autour d’une thématique où carbone et environnement avancent main dans la main. 

    En présentiel et en visioconférence, des professionnels ont rencontré des experts du domaine, connectés depuis les quatre coins du globe, qui sont venus partager leurs expertises sur cette thématique. Alors, comment la finance carbone peut-elle se mettre au service de la protection et de la restauration environnementale ? Retour sur ce REX pour comprendre les principaux enjeux de cette thématique.

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    Les REX du CNRTEC

    Lancé par le CNRTEC, ce cycle des « RDV REX » a pour ambition de partager des retours d’expérience concrets pour casser les silosdiffuser les bonnes pratiques et stimuler l’innovation locale sur des sujets stratégiques pour la transition écologique calédonienne du secteur minier et métallurgique.

    Après un premier REX consacré au projet CARBECO, qui visait à mieux comprendre le marché du carbone et aider les décideurs locaux à prioriser leurs actions, ce second rendez-vous élargissait la focale. L’objectif ? Mettre en lumière des initiatives internationales en finance carbone et réfléchir à leur possible transposition en Nouvelle-Calédonie. Mais avant de partir plus loin, petit rappel des fondamentaux. La finance carbone, est un mécanisme qui attribue une valeur économique aux réductions d’émissions de CO2. En clair, les entreprises ou les États peuvent acheter des crédits carbones pour compenser leur pollution, en finançant des projets écologiques comme la plantation de forêts ou la restauration de mangroves.

    Un vaste programme, certes, mais comme l’a souligné Médéric Suon, manager des programmes au CNRTEC, « ce ne sont pas les projets concrets qui manquent pour donner corps aux ambitions carbone ». Et pas seulement sur le papier… Après une introduction éclair de Médéric, pas question de traîner : place aux experts venus partager leur vision et leur approche.

    « Le CNRTEC a pour mission d’éclairer des sujets de manière scientifique mais aussi d’animer l’écosystème en rassemblant chercheurs, industriels, collectivités et startups. Avec les REX, on voulait proposer des retours d’expérience pour aider à dégrossir des sujets de manière concrète. »

    Après la théorie, la pratique selon Médéric Suon

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    Quand la finance carbone prend son envol

    Pour ouvrir le bal, direction le monde de la recherche avec le Dr Ahmad Al Bitar du CNRS de Toulouse. À travers son intervention, il a présenté les outils de suivi, de reporting et de vérification appliqués à l’agriculture carbone. L’occasion de plonger dans le fonctionnement des marchés carbone volontaires, des mécanismes de compensation, ainsi que dans les directives du GIEC et les cadres de certification pour les projets de séquestration du carbone. Bref, une mise en lumière précieuse sur les rouages techniques et réglementaires derrière ces crédits carbones dont tout le monde parle.

    Après ce zoom scientifique, Clothilde Michelet et Stéphane Tromilin d’EcoAct ont pris le relais avec une présentation de leur accompagnement des projets « Carbone bleu ». Et parce qu’un exemple vaut parfois mieux que mille explications, ils ont illustré leur démarche avec le projet Sundari, en Inde, qui ambitionne de restaurer 4 128 hectares de mangroves dégradées sur vingt ans, tout en créant des opportunités d’emplois pour les populations locales. Une initiative qui prouve que finance carbone et impact humain peuvent (et doivent) avancer main dans la main.

    VIDEO : Restaurer des écosystèmes dégradés en Inde, avec le projet Sundari

     

    Pour clôturer ce second REX en beauté, Pierre Tarik Elias, fondateur de Fair Grade Forests, nous a embarqués dans son univers « blockchain for good ». Lancée il y a dix ans en Papouasie Nouvelle-Guinée, son initiative vise à utiliser la blockchain privée pour transformer la gestion durable des forêts, l’agroforesterie, la préservation de la biodiversité et l’échange de crédits carbone en mettant les communautés locales au cœur du processus. Grâce à une collecte de données sécurisées et validées par la tech blockchain, Fair Grade Forests a pour objectif de garantir une transparence et une fiabilité des données pour un meilleur éclairage autour des initiatives en faveur de la biodiversité. En somme, une GreenTech écologique, innovante et profondément humaine.

    FAIR GRADE FORESTS – WE CAN GROW A GREENER WORLD -CONTRIBUTE

    En route vers un futur plus vert ?

    Ce second RDV REX a confirmé que la finance carbone n’est plus un gadget « greenwashing » mais un véritable levier d’innovation durable, qui s’appuie sur la rigueur scientifique, l’engagement communautaire et des technologies innovantes. Et l’aventure ne fait que commencer ! Le prochain REX prévu entre fin mai et début juin mettra sur la table la décarbonation du transport maritime. Stay tuned, la rédac’ sera évidemment sur le pont !