Le CNRT vous propose de télécharger ce rapport scientifique issu du projet CAMEVAL,Caractérisation quantitative et qualitative des poussières émises par les activités minières et évaluation des risques sanitaires associés  – Edition 2023

  • L’étude financée par le CNRT Nickel et son environnement s’attache à améliorer la performance globale des plans de gestion des eaux de ruissellement sur mine.

    RESUME : Le projet CaMEval propose de « caractériser quantitativement et qualitativement les poussières émises par les activités minières et d’évaluer les risques sanitaires associés ».
    La nature des PM2.5, échantillonnées en 2019 et consistant en la mesure des ions solubles,
    polyols et sucres, montre un aérosol impacté par la combustion de biomasse et fortement sulfaté. Il est possible que les sulfates proviennent en partie du process de désulfuration du minerai. Un suivi à long terme des PM2.5, qui correspondent à la fraction alvéolaire des particules atmosphériques, et leur caractérisation en métaux, est recommandé pour mieux évaluer l’exposition de la population par inhalation. Les retombées atmosphériques mesurées par jauges Owen à Thio, sur la mine de Thio plateau et dans le village, ne dépassent que très exceptionnellement le seuil recommandé de 350 mg/m²/j. Les valeurs médianes sont de 3 mg/m²/j dans Thio et sa vallée et de 30 mg/m²/j à proximité des opérations minières. Parmi elles, le roulage présente la quantité médiane la plus élevée même si ponctuellement, les quantités inhalables atteignent des valeurs élevées à proximité des autres opérations et particulièrement au niveau du tri de minerai situé sur la partie haute de la mine. L’analyse granulométrique des retombées atmosphériques montre que la fraction inhalable (particules de diamètre inférieur à 100 µm) est bien supérieure en proportion comme en quantité à proximité des opérations minières. Le respect de la consigne de travailler dans les véhicules vitres fermées sur mine est pertinent. De plus, le port d’un masque lors des sorties en dehors des espaces fermés est indispensable pour se protéger des poussières. L’analyse minéralogique des retombées a identifié que la goethite est un vecteur de transfert de Ni, Co, Cr et Mn de la mine au village favorisé par des vents forts et les précipitations. Les retombées dans la vallée de Thio sont d’ailleurs plus importantes par temps pluvieux. Les dépôts de poussières résultant des retombées atmosphériques ne présentent pas de risques carcinogènes relatifs à leur contenu en arsenic et en plomb pour les adultes comme pour les enfants, que ce soit en air intérieur comme extérieur. Les risques non carcinogènes, bien que tolérables, sont légèrement supérieurs pour les enfants en extérieur le long de la route transportant le minerai vers le quai. Le bâchage des camions pourrait limiter la dispersion de poussières minières et ainsi limiter le risque carcinogène pour les jeunes enfants. Les PM10, prélevées à proximité du musée de Thio à l’aide d’un préleveur séquentiel de poussières en suspension, sont peu concentrées et sont caractéristiques d’un aérosol peu anthropisé c’est-à-dire peu influencé par le transport, la combustion ou les industries. Dans cet aérosol, le Ni provient essentiellement des poussières latéritiques, des poussières mobilisées par le trafic routier et en moindre partie de la combustion de ressources fossiles. La méthode de bio-indication lichénique a permis de montrer que les facteurs déterminant à l’exposition aux Ni, Co et Cr sont la localisation des lichens sur des surfaces de péridotites et la proximité d’opérations minières et/ou de surfaces latéritiques dénudées par les incendies. La bonne relation entre les indices définis par la bio-indication et les concentrations en Ni, Co et/ou Cr dans les urines (projet Metexpo) montre que l’exposition aux poussières est donc une source probable d’imprégnation de la population, même si elle n’est certainement pas la seule. Ainsi, les communes de Thio, Canala, Kouaoua et Houailou devraient faire l’objet d’un suivi de la qualité de l’air pour préciser ou non un risque sanitaire.

Ce programme a été réalisé de 2020-2023 par le consortium University MACQUARIE, Université de REIMS/GSMA et UNC/ISEA

Ce projet a livré ce document scientifique :

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante 

ROTH Estelle, GUNKEL-GRILLON Peggy, PATTIER France, MATHIAN Maximilien, TAYLOR Mark, CHAKIR Abdelkhaleq, RUSSET Sylvie, LEMESTRE Monika (2023) – Rapport Final. Programme « Caractérisation quantitative et qualitative des poussières émises par les activités minières et évaluation des risques sanitaires associés (CaMEval) ». CNRT « Nickel & son environnement » (139 pages).

Mots clés :  Retombées de particules, caractérisation chimique de particules, recherche de source, bioindication lichénique, cartographie exposition, évaluation de risque, activités minières