Soutenance de thèse de Claire LEVACHER, EHESS – en 2016 : De la terre à la mine ? Les chemins de l’autochtonie en Nouvelle-Calédonie
Thèse de doctorat : Anthropologie sociale et ethnologie : Paris, EHESS : 2016. |
Résumé : En Nouvelle-Calédonie, la question autochtone est habituellement attachée à la situation politique de reconnaissance culturelle et identitaire et de l’antériorité des populations kanak au travers des accords politiques de Matignon-Oudinot (1988) et de Nouméa (1998). Plus récemment ont également émergé des revendications portant sur le droit international des peuples autochtones, en particulier dans le cadre de projets de développement, comme les projets miniers. Celui de Goro-Nickel au sud du pays constitue le principal terrain de ce travail de recherche. Dans cette thèse, nous nous proposons de revenir non pas seulement sur cette histoire contemporaine, mais sur les différentes acceptions/significations de l’autochtonie en Nouvelle-Calédonie et leurs implications politiques concernant la reconnaissance. Nous reviendrons ainsi sur les formes du rapport à la terre au sein même de la société kanak, avant de s’attacher à expliquer son sens en contexte colonial et post-colonial. Enfin, nous traiterons de la mobilisation de ce droit international contre l’industriel INCO au début des années 2000 et de l’accord auquel elle a mené, le Pacte pour un développement durable du Grand Sud. Il s’agira ainsi de répondre de manière plus ou moins directe à la question de savoir si les revendications sur la terre au nom de l’antériorité qui présidait en partie au mouvement indépendantiste dans les années 1970 et 1980 se sont déplacées vers le secteur minier, et comment ? Ce sera aussi le moyen de mieux saisir les conditions, les formes et les processus politiques produits par la reconnaissance du fait autochtone en Nouvelle-Calédonie.
Jury
- Alban Bensa (Directeur de thèse), EHESS
- Chris Ballard, Australian National University
- Christine Demmer, CNRS
- Pierre-Yves Lemeur (Codirecteur), IRD
- Thierry Rodon, Université Laval
- Marie Salaun, Université Paris-Descartes